Lettre ouverte, février 2022

Le 25 janvier dernier, le ministre Lionel Carmant annonçait le nouveau plan d’action interministériel en santé mentale 2022-2026. Les organismes communautaires en psychothérapie ont été de nouveau surpris par l’absence de budget octroyé à leur mission spécifique. Pourtant, ces organismes contribuent pour une part importante des traitements offerts en santé mentale au Québec. Ils œuvrent en effet à rendre accessible la psychothérapie depuis plus de 50 ans à la population à faible ou moyen revenu.
Depuis le début de la pandémie, ils sont disponibles pour offrir davantage de services. Leurs listes d’attente débordent de personnes refoulées par le réseau public qui n’ont pas les moyens d’assumer les coûts élevés du privé. Ironiquement, le financement particulier du MSSS pour la psychothérapie au cours des deux dernières années de pandémie n’a été accessible que par le réseau public et les psychologues en bureau privé, tous aussi débordés. D’autre part, le programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) n’offre aucune possibilité de fonds supplémentaires à court ou moyen terme pour la psychothérapie et demeure inaccessible pour plusieurs organismes à cause de ses exigences qui ne sont aucunement adaptées à leur réalité.
Les organismes communautaires en psychothérapie proposent pourtant une formule moins onéreuse qu’au public, plus accessible qu’au privé et qui permet une plus grande souplesse pour la personne. Ils lui offrent, entre autres, le choix de l’approche clinique et le contrôle sur la durée de son suivi. Selon l’organisme, des séances individuelles, de couple, familiales et même de groupe seront offertes. Pour permettre cet éventail de services, ces organismes misent sur la contribution de psychologues et de psychothérapeutes de toutes provenances reconnues par l’OPQ.
Certains organismes communautaires en psychothérapie offrent aussi d’autres formes d’aide complémentaires (groupe de développement, soutien psychosocial, autosoins) contribuant ainsi tant à la prévention qu’au traitement des troubles mentaux. Ils travaillent par ailleurs en lien avec les autres ressources des réseaux communautaire et public.
Le nouveau plan d’action interministériel en santé mentale, lancé récemment, met l’accent sur le Programme québécois pour les troubles mentaux (PQPTM). Ce dernier mise sur toute la gamme de services allant des autosoins à la psychothérapie et mobilisera le réseau communautaire dans sa réalisation. Les organismes communautaires en psychothérapie demeurent ainsi, et plus que jamais, un élément clé dans l’offre actuel des services en santé mentale tout comme dans cette réorganisation du système que le MSSS souhaite orchestrer. Il demeure donc essentiel de reconnaître davantage leur contribution et de les aider concrètement à consolider leur mission.
Virginie Paquin, présidente
co-signée par les membres du RQOCP
(Regroupement québécois des organismes communautaires en psychothérapie)